Prisme féminin

Le 28 Juin 2010

Trois fois en deux ans. Trois fois que je me retrouve groggy d'émotion devant une série de photos. Trois fois que les auteurs et les sujets sont féminins.

KELLI CONNELL est américaine et née en 1974. "Double Life" décrit l'évolution de la relation entre deux femmes dans leur intimité quotidienne. On est rapidement troublés devant ces scènes de la vie (presque) ordinaire et, à y regarder de plus près, on comprend pourquoi : les deux personnages du couple ne sont et ne font qu'un car les images sont des montages Photoshop de plusieurs négatifs de la même personne.

"Ce travail représente mon questionnement autobiographique sur la sexualité et les rôles des genres dans la construction de l'identité. Je suis intéressée par l'influence de la dualité dans nos comportements familiaux, nos relations intimes ou nos systèmes de pensées".

Kelli Connell, "Giggle", 2002

Kelli Connell, "Rêverie", 2006

Kelli Connell, "Cartalk", 2002

MOIRA RICCI est italienne et née en 1977. La série "20-12.53 - 10.08.04" se base sur l'album de famille de sa mère (disparue accidentellement en 2004) au travers des images anodines d'une vie : petite enfance, fiançailles, réunion de famille. Utilisant (encore) Photoshop, l'artiste adjoint sa présence à ces instantanés et porte un regard maternel sur sa propre mère.

"J'espère lui faire comprendre par mon regard qu'elle est en danger, j'attends qu'elle se tourne vers moi et que l'on saute ensemble hors de l'image. Si cela ne devait pas arriver, alors je me ferais une raison et je resterais dans les images, à ses côtés, pour toujours".

Moira Ricci, "Mamma e Carolina", 2008

Moira Ricci, "Mamma Innaffia", 2008

Moira Ricci, "In Viaggio Di Nozze A Milano", 2008

ALESSANDRA SANGUINETTI est argentino-américaine et née en 1968. La série "The Adventures of Guile and Belinda And The Enigmatic Meaning Of Their Dreams" suit pendant plusieurs années deux petites filles vivant dans l'arrière-campagne argentine et qui n'ont comme unique possibilité de jeu que la mise en scène de leurs rêves, de leurs imaginaires ou de leurs peurs. Aujourd'hui, les petites filles sont mères et leurs histoires continuent.

"Réaliser les photos n'a pas été compliqué. La difficulté est arrivée lorsqu'il a fallu mettre en exergue le fil invisible qui les réunissait et surtout donner un sens à l'univers des jeunes filles".

Alessandra Sanguinetti, "The Necklace", 1999

Alessandra Sanguinetti, "The Models", 2000

Alessandra Sanguinetti, "Ophelias", 2002