art

Impressionisme

Le 24 Janvier 2014

J'adore cette peinture. Elle m'évoque l'enfance, mon fils, l'insouciance et les plages désertes les fins d'après-midi.

HJ3A0078Diego et Oscar sur une plage d'Hawaï (Françoise Vivier Nicolay) 

Lumières sur LA noir

Le 6 Mai 2013

Les "ghetto birds" sont omniprésents dans le ciel de LA.

La nuit, les gigawatts projetés par leurs phares inondent de lumière le lieux du drame et aveuglent le criminel en fuite. Pendant plusieurs mois, Olivier Mirguet a suivi ces hélicoptères dont le bruit l'ont rendu insomniaque. Une poursuite sur le vif afin de capter l'instant magique où le rayon lumineux surpuissant transforme les rues de la ville en un territoire inquiétant hanté par des silhouettes énigmatiques, sans véritable fonction et sans identité aucune. Quand le réél dépasse la fiction des romans noirs...

Helico-7

Helico-5

Helico-11

(Olivier Mirguet, du 3 au 25 Mai chez LACEN Project, 706N Heliotrope Dr - Los Angeles, CA 90029)

La larme

Le 29 Avril 2013

Petit à petit, LA se décomplexe de la Côte Est pour devenir une place artistique de premier rang. Ce week end avait lieu la première édition californienne de Paris Photo dans les studios de la Paramount où les galleries exposaient dans  les rues en carton-pâte de Manhattan.

Mon coup de coeur revient une fois encore à ce vieux brigand d'Araki pour une photo où la fille n'est ni exposée dans son plus simple appareil, ni ligotée ou pendue par les pieds. Juste une larme comme seul artifice.

Paris-Los Angeles-New York-Tokyo en un dimanche après-midi. Qui dit mieux?

NA_88_Girls'Story_100dpi_200Nobuyoshi Araki - "GIRL'S STORY", 1988

 

Blow Your Head

Le 5 Décembre 2012

Coup de foudre intégrale pour les photos de Shane McCauley. Cet ancien assistant d'Annie Leibovitz a suivi pendant 7 ans le DJ et producteur Diplo à travers ses pérégrinations dans la grande Sono mondiale. Le premier tome de leurs mémoires collectives (Blow Your Head, Picture Box) est consacré à la Jamaïque. A tout seigneur, tout honneur.

Wonderland Stereo

Le 23 Mars 2012

Un peu à la manière de Sophie Calle, la photographe Vanessa Atlan a créé Wonderland Stereo; un label de musique imaginaire destiné à produire des artistes tout aussi irréels et issus de sa fantaisie. Rien n'existe et pourtant tout est vrai. Chaque projet musical "signé" par Wonderland Stereo a son histoire, ses albums, ses chansons et ses paroles. Chaque détail fictionnel est lié à un fragment autobiographique de Vanessa Atlan tout au long de son expérience aux Etats-Unis où elle vit depuis 2009. Il n'y a qu'un seul élément qui soit absent et qui paradoxalement semblerait presque accessoire; la musique. L'exercice de style est brillant et poétique. Wonderland Stereo, quel beau label!

 

LA Noir

Le 12 Octobre 2011

J'adore cette photo de Garry Winogrand prise à Los Angeles en 1964 et j'aime en inventer l'histoire : j'imagine que le conducteur est un boxeur chicano de second rang qui vient d'être obligé de se coucher au milieu du troisième round d'un combat truqué par la mafia arménienne. Mais Tony Gonzales en a sa claque et ce soir c'était le dernier combat. Pour laver son honneur, il a fait main basse sur l'argent des paris et a décidé de quitter la ville non sans avoir balancé le parrain et ses sbires à un flic obèse et alcoolique du LAPD. Au volant de sa décapotable, Tony taille la route sur Wilshire Blvd avec la belle et pulpeuse Pepita à ses côtés. Dans quelques heures, ils atteindront la frontière mexicaine et passés Tijuana, ils seront hors de danger. A moins que dans la voiture blanche qui les dépasse...

Gonzo

Le 5 Octobre 2011

Hunter S.Thompson est l'une des figures de proue de la contre-culture américaine du siècle passé. Allumé notoire, il a inventé le journalisme gonzo dans les années soixante en traçant sa route avec les premiers Hell's Angels californiens et a apporté un témoignage photographique représentant l'iconographie parfaite d'une époque en pleine mutation.

Après des tonnes de déboires, il se fait sauter le caisson en 2005 et demande en guise de dernière volonté que ses cendres soient éparpillées en feu d'artifice dans le ciel du Colorado. Aujourd'hui, Johnny Depp est le plus fervent gardien de sa mémoire. Après l'avoir incarné dans l'adaptation de son roman Las vegas Parano, Depp persiste puisqu'il vient de produire et interpréter The Rum Diary, un film inspiré par une oeuvre de jeunesse de l'authentique pirate qu'était Hunter S.Thompson.

photos by Hunter S.Thompson - courtesy of M+B Gallery, Los Angeles

La rue

Le 17 Avril 2011

Cette gigantesque installation de Banksy est l'une des pièces maîtresses d'Art In The Streets, la première rétrospective sur le Street Art inaugurée ce week-end au Museum Of Contemporary Art de Los Angeles (voir le lien du numéro spécial de JUXTAPOZ). Ceux qui se demandaient comment les curateurs allaient réussir à transmettre la fougue de l'urban guerilla entre les quatre murs d"un musée peuvent être rassurés car l'exposition est un équilibre parfait entre didactique culturelle et spectacle artistique. D'une richesse impressionante, Art In The Street couvre la génèse new-yorkaise du mouvement à la fin des années 60; l'émergence du graffiti cholo à Los Angeles; l'influence des contre-cultures adjacentes comme le skateboard ou le punk; la rentrée du mouvement dans les galleries d'art et la consécration populaire de l'affiche d'Obama 2008, Yes We Can, réalisée par Shepard Fairey aka Obey.

La liste des autres artistes justifie à elle toute seule un aller-retour à LA : Fab 5 Freddy, Keith Harring, Futura, Os Gemeos, Malcom Mc Laren, JR, Kenny Scharf, Kaws, Lee Quinones, Neck Face, Roa, Barry McGee, Swoon, Steve Powers, André, Phil Frost, Retna, Ed Templeton...Seule ombre au tableau, l'absence de Blek le rat.

En 1980, Debbie Harry, grande fan de Street Art, veut donner un coup de pouce à la carrière de Fab 5 Freddy et de Lee Quinones et les engage à venir bomber des graffitis dans la video de Rapture. Le jour du tournage, les deux zigues ramènent un de leurs copains qui est censé mixer près de Debbie mais ne s'avère pas très convaincant dans son rôle (voir 1'55"). C'est normal, quand il se sort les mains des poches, le jeune homme n'est pas DJ mais peintre. C'est Jean-Michel Basquiat.

httpv://www.youtube.com/watch?v=pHCdS7O248g

Abstract Expressionism @ MoMA

Le 6 Février 2011

Après midi d'émerveillement avec Thierry devant la rétrospective de l'expressionisme abstrait au MoMA (jusqu'au 25 Avril 2011). Juste après-guerre, une génération spontanée d'artistes principalement américains ayant assimilé plusieurs siècles de peinture européenne fait table rase et incarne l'avant-garde et la liberté créatrice. A l'heure où l'Europe est sous les décombres, New York accueille Kline, de Kooning, Motherwell, Guston et une flopée d'autres et vole à Paris son statut de capitale mondiale de l'art. Depuis, qu'on le veuille ou non, les critères de l'art américain sont devenus l'unique référence.

A l'instar des tableaux de Pollock et Rothko qui à la fin de leur vie respective ont abandonné la couleur, les oeuvres les plus éblouissantes sont en noir et blanc, comme si l'aboutissement ne peut se traduire que dans l'épurement du style.

Jackson Pollock, Echo:Number 25, 1951

 

 

Philip Guston, Drawing, 1953

Franz Kline, Chief, 1960

 

Scratch my name on you arm

Le 10 Décembre 2010

Il y a quelques années, le multi talentueux Ed Templeton, à la fois star du skateboard, peintre et photographe a offert un appareil photo à Deanna, sa femme et muse de toujours. Depuis, elle l'utilise avec simplicité et élégance. Son expo Scratch my name on you arm est un regard passionnant sur l'adolescence californienne surf'n'skate et son blog, sorte de carnet intime photographique, est la première chose du moment que je regarde le matin. C'est son mari qui en parle le mieux "Deanna's photos leave you with more questions than answers, like good art should". J'aime bien cette phrase.

Californian photographer and documentarist Deanna Templeton (born 1969) exhibits her series about the ritual of tattooing and body/cloth signing in the scene of young skate groupies in US under the title 'Scratch My Name on Your Arm'. Deanna has chosen the title from the song Rusholme Ruffians (from the album 'Meat is Murder' 1990) by the English band The Smiths with the lyrics “Scratch my name on your arm with a fountain pen / This means you really love me”. Her series are questioning the representation of women in media. If you look twice, you will find out that they are stories about love too.

Deanna Templeton captures young women proudly displaying the autographs by their skate idols they've collected at these events. The skaters scrawl their names across their bodies, often on their bras or breasts and, in turn, the young women beam with pride at the camera.

With her work, the documentarist questions how women and their bodies are portrayed in the media and how women freely participate in their own objectification at times. The skateboarders have left their mark, almost as a mark of ownership, a kind of branding, on the bodies of the young women - on the images it looks as if the girls are delighted.

ytaudio(bHYt-GKzfF0)

The Smiths Rusholme Ruffians (Peel Session)

The boys watch the girls while the girls watch the boys who watch the girls go by.

Le 18 Octobre 2010

Réalisée il y a presque 10 ans par la photographe de Los Angeles Lauren Greenfield, la série Girl Culture (exposée en ce moment au Getty) est une bombe à fragmentation sociologique.

Portrait au vitriol de la société américaine contemporaine, Girl Culture analyse le rapport des femmes avec leurs corps et montre comment, dès le plus jeune âge, l'identité féminine trouve sa pleine expression dans le contrôle et la mise en valeur du corps jusqu'à l'obsession exhibitionniste.

L'univers de Lauren Greenfield fait la jonction entre le regard intime et tragique porté par Larry Clark sur l'adolescence et l'exploration corrosive de la société contemporaine inventoriée dans les photos de Martin Parr.

[wpaudio url="http://www.sundaymemories.com/wp-content/uploads/2010/10/Music-To-Watch-Girls-By.mp3" text="Ray Conniff - Music To Watch Girls By"]

Sheena tries on clothes with Amber, 15,in a department store dressing room, San Jose, California

Contestants in the Fitness America competition pose for a photograph, Redondo Beach, California

Allie, Annie, Hannah, and Berit, all 13, before the first big party of the seventh grade, Edina, Minnesota

Playmate Suzanne Stokes, 21, at the Playboy Mansion, Los Angeles, California

Autumn

Le 8 Septembre 2010

La photographe américaine Autum de Wilde a suivi son ami Elliott Smith pendant plusieurs années et les portraits issus de cette collaboration (notamment la pochette de Figure 8) illustrent idéalement l'atmosphère du songwriter disparu : légère, grave et émouvante. Ces photos sont rassemblées dans un livre mettant en lumière la connexion limpide entre la musique et l'image ("Elliott Smith" par Autum de Wilde, préfacé par Beck, publié par Chronicle Books en 2007 et disponible sur Amazon).

En bonus du livre, une reprise inédite de All My Rowdy Friends Have Settled Down de Hank Williams Jr., chanson sur le temps qui passe, enregistrée au Largo de Los Angeles et dans laquelle on entend le rire sans doute trop rare d'Elliott Smith.

[wpaudio url="http://www.sundaymemories.com/wp-content/uploads/2010/09/05-All-My-Rowdy-Friends-Have-Settled-Down-Live.mp3" text="Elliott Smith - All My Rowdy Friends Have Settled Down"]

Non

Le 26 Août 2010

Julien Prévieux est un artiste français. En 2000, après avoir vainement cherché un emploi, il a décidé de prendre les devants : refuser l'emploi qu'il sait d'avance refusé. Depuis, il a rédigé et envoyé plus de 1000 lettres de non-motivation. Il a reçu environ 5% de réponses en majorités automatiques. On comprend que le plupart du temps cette lettre dans laquelle le candidat est censé se livrer, exprimer sa personnalité et ses désirs, n'aura même pas été lue avant d'atteindre la corbeille.

La lettre de motivation est un exercice imposé d'hypocrisie, de mensonge de soi et d'humiliation. La lettre de non-motivation est un retour à la capacité jouissive et libératrice de répondre : non. Ou encore mieux, comme les anglais-saxons : fuck off.

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Extraits du livre "Lettres de non-motivation" de Julien Prévieux, Editions Zones, 2007.

Portraits tirés

Le 10 Août 2010

Retour à L.A avec Anne et Diego. Après la première année de la découverte où presque tout est beau et bleu, nos marques sont tracées et nous allons voir ce que nous allons voir. Nous avons passé de belles semaines près des gens que nous aimons et quitter à nouveau le port est un éternel un créve-coeur. Partir, c'est mourir un peu...(et comme disait le père de mon ami Damien : ... et mourir, c'est partir beaucoup!).

Je vous ferai grâce de nos photos de vacances, mis à part ces deux instantanés pris à Arles pendant l'expo Shoot!. Dans les années qui suivirent la Première Guerre mondiale, une curieuse attraction apparut dans les fêtes foraines et les Luna Park : le tir photographique. Lorsque le tireur touchait la cible en son centre, il déclenchait un appareil photographique qui, instantanément, le prenait en pleine action. Plutôt qu’un cornet de pralines, un ballon de baudruche, ou un ours en peluche, il gagnait alors son propre portrait en train de tirer. Comme ils avaient eu la bonne idée de remonter un stand comme au début des Trente Glorieuses, on s'est tiré le portrait droit dans la cible.

Latino Pop

Le 13 Juillet 2010

Si vous êtes dans le coin cet été, je vous recommande les Rencontres d'Arles. Comme chaque année, la ville se transforme en capitale mondiale de la photographie. A travers plus de 60 expositions, le programme 2010 met à l'honneur le Rock, l'Argentine et le Polaroïd.

Ma préférence va sans nul doute à l'argentin Marcos Lopez et son esthétique kitscho-baroque dont le rouge (du sang à la sauce tomate) est la couleur prédominante. Ses photos sont à la fois un résumé psychédélique et une satyre de la culture "latino" et de ses symboles classiques et modernes.

Je ne pourrais définir mieux mon enthousiasme qu'en osant une comparaison : je vibre devant les photos de Marcos Lopez autant que je m'ennuie devant les bibliothèques désespérément vides de l'allemande Candida Höfer. Et, croyez-moi, c'est pas peu dire...

Marcos Lopez, La cantina: Il Piccolo Vapore, 2007