It's great!

Le 30 Septembre 2011

Aux USA, il faut perpétuellement encourager les enfants et surtout ne pas blesser leur ego. Quand ils ratent un penalty au foot, on leur dit "good job" et quand ils font un dessin pourri, on leur dit "It's great". Pour un oui ou un non, on leur balance des diplômes idiots et des médailles en toc. Je ne sais pas si c'est bien ou non (je suis un garçon posé) mais ce qui est évident c'est qu'on a parfois envie de dynamiter certains mioches gonflés de leur arrogance et un peu trop sûrs d'eux. A l'inverse et bien pire, il est toujours frappant de constater les ravages causés par l'insuffisance de reconnaissance parentale et le manque de confiance en soi typiquement européens. Hier soir, à un dîner, une amie française qui vit aux USA depuis plus de quinze ans a fait une réflexion digne d'être gravée dans le marbre : la différence fondamentale entre le mode d'éducation sur les deux continents est que dès leur naissance les américains n'ont de cesse de développer leur self-esteem quand les européens la brisent dans l'oeuf.

Quand elle était petite fille, Florence Foster Jenkins voulait être chanteuse d'opéra. Si elle avait été européenne, ses parents l'auraient certainement forcée à abandonner devant un tel manque de talent mais pusiqu'elle est née aux USA, elle a fini par remplir le Carnegie Hall face à un public venu voir avec empressement cet animal de cirque musical. Depuis des années, son interprétation exterminatrice de la Reine de la Nuit m'atomise les zygomatiques et reste mon remède favori contre les coups de déprime. Pour le coup, j'aurais aimé l'applaudir et la féliciter de tout mon coeur; "Ho Florence, it's so great!".

httpv://www.youtube.com/watch?v=qtf2Q4yyuJ0