La gloire est éphémère

 Le 18 Décembre 2011

Un peu comme le nougat à Montélimar ou le pneu à Clermont Ferrand, l'industrie du cinéma est le poumon économique et le principal liant social de Los Angeles. Si vous voulez participer aux conversations et gagner de nouveaux camarades, il est recommandé d'avoir un tant soi peu l'âme cinéphile et suivre de loin les sorties hebdomadaires ("Extraordinaire, ce Roger Rabbit!" ne suffira pas). En ce qui me concerne et à ma grande honte, je dois avouer que je ne vais pas assez souvent au cinéma, ma seule excuse valable étant que j'ai souvent du mal à me concentrer sur le film tellement je suis obsédé par le bruit hypnotique des pop-corns engloutis par mes voisins.

Cette semaine, j'ai vu coup sur coup The Artist et Hugo, les grands favoris des prochaines cérémonies d'auto-congratulation des Golden Globe et des Oscars. Les deux films se déroulent avant la guerre mais traitent du thème inaltérable de la fugacité du succès; l'éternel vieux démon d'Hollywood. The Artist est un bel exercice de style et les deux acteurs principaux sont éblouissants mais ma préférence va à Hugo; conte mi-poétique, mi-historique (la référence à Geroges Méliès) illuminé par la maestria de Martin Scorcese. Il faut voir ce film avec un enfant de huit ans et voir ses yeux briller (c'est une expression, on ne voit pas les yeux sous les lunettes 3D). Si vous n'avez pas d'enfant, louez-en un et prenez l'option sans pop-corn.